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tion vaut quelque chose auprès de vous, je vous prie instamment, monsieur le chevalier, de ne point la repousser sans l’entendre.

— Certes… monsieur le baron… balbutia Reinhold, qui ne savait plus ce qu’il disait.

Le baron était déjà auprès de la porte de sortie.

Il fit un léger signe de tête à Klaus et disparut.

Une fois dans le couloir qui formait comme une antichambre, il demeura un instant pensif et prêtant l’oreille à ce qui se passait derrière lui.

Sa tête s’était relevée plus hautaine ; il fronçait les sourcils, et les lignes de sa bouche fière exprimaient un indicible dédain.

Le silence régnait dans la chambre qu’il venait de quitter. Il attendit un instant encore, puis il mit la main sur le bouton d’une porte qui se trouvait auprès de lui.

Cette porte n’était pas celle qui donnait sur le vestibule. Le baron, distrait et préoccupé, ne s’aperçut point qu’au lieu de sortir de la maison, il entrait dans une chambre inconnue.

Il crut que le vestibule était au bout de cette pièce, et la traversa, sans même jeter un regard aux objets qui l’entouraient.

Une seconde porte se présenta, il l’ouvrit encore, et s’engagea dans un corridor de peu d’étendue qui devait, selon lui, communiquer avec la cour.

Ce corridor, dont le carreau disparaissait sous un tapis épais, le mena tout droit à un vitrage, recouvert intérieurement par des rideaux de soie.

Derrière ce vitrage, il entendit deux voix de femmes qui s’entretenaient.

Et parmi les paroles échangées entre les deux femmes, il crut entendre son nom prononcé plusieurs fois…