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CHAPITRE VI.

L’HISTOIRE D’UNE NUIT.

Le jeune Franz fut fort étonné de cette grande émotion que montrait le brave marchand d’habits. Il soupçonna d’abord quelque méprise, car il n’était point possible de penser que toute cette joie fût pour lui, Franz, inconnu de la veille, et qui n’avait jamais eu avec Hans d’autres rapports que ceux du vendeur à l’acheteur.

Il est vrai que, tout en vendant sa garde-robe, il avait causé avec Hans Dorn, et que celui-ci avait paru prendre à son histoire un singulier intérêt ; si bien qu’après avoir refusé tout net le marché, Hans avait fini par donner la somme demandée, sans en rabattre un centime.

Mais c’est qu’apparemment son histoire était intéressante, et que le marchand d’habits aimait les histoires…

Franz, on peut l’affirmer, ne s’était point creusé la tête pour chercher une autre explication.

S’il revenait ce matin chez Hans Dorn, c’était par un motif des plus simples. Il avait vendu ses habits, en cas de mort, comme disent les avoués ; maintenant que l’heure fatale était passée et qu’il se sentait plein de vie, il voulait ravoir sa garde-robe.

S’il n’avait pas parlé encore du motif de sa visite matinale, c’est qu’il