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Et le cavalier allemand avait encore changé une fois de costume. Il portait une robe rouge à l’arménienne, demi ouverte et laissant passer la batiste de sa chemise débraillée.

Franz tourna ses yeux tout autour de lui, comme s’il eût cherché quelqu’un à qui demander l’explication de ce mystère étrange. Il n’y avait là qu’un quadruple rang de spectateurs inconnus qui regardaient en riant cette scène bien commune dans les bals masqués, mais toujours réjouissante.

Il reporta ses regards vers l’Arménien et tâcha de découvrir sur son visage une différence, un signe quelconque qui le distinguât du cavalier et du majo. Mais l’évidence sautait aux yeux. C’était manifestement le même homme, calme et grave sous le costume allemand ; léger, brillant, rieur sous la veste étincelante de l’Espagnol ; et, maintenant, lourdement ivre, portant l’apathie sur son visage, et riant de ce rire épais des gens pris de vin…