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LES CISEAUX DE L'ACCUSÉE 175

» Ah! Geoffroy, Geoffroy, je plaide ma cause. Com- ment me jugeras-tu?

» Car j'ouvris le pli malgré mes mains qui tremblaient et malgré la voix qui disait au dedans de moi : tu fais mal.

» La ligne tracée par M. Louaisot était ainsi

» Dites-lui seulement: je sais l'histoire du codicile.…

» À peine mon regard eut-il eflleuré ces mots que le papier, froissé avec honte, puis déchiré en pièces, épar- pillait seu morceaux sur le parquet.

» ILeft fallut agir ainsi quelques secondes auparavant. Maintenant, il était trop tard.

» On peut détruise la page dépositaire d'une pensée, on ne puut.pas détruire la pensée.

» J'avais lu. Les mots étaient imprimés dans mon sou- venir. |

» Ces. mots insiguiflants, ces mots, jetés peut-être au hosard, ils vivaient désormais en moi, ineffaçables.

» Je sais l'histoire du codicilel c'était bien la forme con- sacrée du talisman. Cela ressemblait au « Sésame, ou-

vre toi, » des contes arabes,

» Il y avaitlà un mystère qui était une menace, une clé, une arme.

» La seule idée de me placer en face d'Olympe, l'amie de ma famille, la compagne de mon enfance, avec cette arme dans la main, fit monter le rouge de l'humiliation à monfront.

» Jamais, oh ! certes, jamais je ne devais me servir de cette armel



»— Pardon, excuse, dit la hante etintelligible voix de