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LE BOSSU.

de la taille d’Aurore, qui cria au secours. Elle ne cria qu’une fois, parce qu’Albret, qui s’était glissé derrière elle, lui mit un mouchoir de soie sur la bouche. — Mais une fois suffit.

Le domino noir mit l’épée dans la main gauche. De la droite, il saisit Chaverny par la nuque et l’envoya tomber à dix pas de là. Albret eut le même sort.

Dix rapières furent tirées. Le domino, reprenant la sienne de la main droite, désarma de deux coups de fouet Gironne et Nocé, qui étaient en avant. — Oriol, voyant cela, ne fit ni une ni deux. Gagnant tout d’un temps ses éperons, ce gentilhomme nouveau prit la fuite en criant : À l’aide ! — Montaubert et Choisy chargèrent : Montaubert tomba à genoux d’un fendant qu’il eut sur l’oreille ; Choisy, moins heureux, reçut une balafre en plein visage.

Les gardes françaises arrivaient, cependant, au bruit. Nos coureurs d’aventures, tous plus ou moins malmenés, se dispersèrent comme une volée d’étourneaux. — Les gardes françaises ne trouvèrent plus personne sous le berceau, car le domino noir et la jeune fille avaient aussi disparu comme par enchantement.

Ils entendirent seulement le bruit de la porte de maître le Bréant qui se refermait.