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LE BOSSU.

raient. Ceux-ci faisaient semblant de céder à la foule et se dirigeaient insensiblement vers le bosquet situé entre la pièce d’eau et le rond-point de Diane.

C’était au centre de ce bosquet que s’élevait la loge de maître le Bréant.

Les petites allées percées dans les massifs allaient en tournant selon la mode anglaise, qui commençait à s’introduire. La foule suivait les grandes avenues et laissait ces sentiers à peu près déserts. Auprès de la loge de maître le Bréant, surtout, il y avait un berceau en charmille qui était presque une solitude.

Ce fut là qu’on entraîna la pauvre Aurore.

Chaverny porta la main à son masque. Elle poussa un grand cri, car elle l’avait reconnu pour le jeune homme de Madrid.

Au cri poussé par Aurore, la porte de la loge s’ouvrit. Un homme de haute taille, masqué, entièrement caché par un ample domino noir, parut sur le seuil.

Il avait à la main une épée nue.

— Ne vous effrayez pas, charmante demoiselle, dit le petit marquis, — ces messieurs et moi nous sommes unanimement vos soumis admirateurs.

Ce disant, il essaya de passer son bras autour