Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
LE BOSSU.

Elle croisa madame la princesse de Gonzague et fut sur le point de l’aborder, car les regards de tous ces écervelés la brûlaient et la peur la prenait. Mais que dire pour obtenir la protection d’une de ces grandes dames qui, dans cette fête, étaient chez elles ?

Aurore n’osa pas.

D’ailleurs, elle avait hâte d’atteindre ce rond-point de Diane qui était le lieu du rendez-vous.

— Messieurs, dit Chaverny, ce n’est ni mademoiselle de Choisy, ni la maréchale, ni mademoiselle Nivelle, ni personne que nous connaissions… c’est une beauté merveilleuse et toute neuve… Une petite bourgeoise n’aurait point ce port de reine, une provinciale donnerait son âme au démon, qu’elle n’atteindrait point à cette grâce enchanteresse, une dame de la cour n’aurait garde d’éprouver ce charmant embarras… Je fais une proposition.

— Voyons ta proposition, marquis ? s’écria-t-on de toutes parts.

Et le cercle des fous se resserra autour de Chaverny.

— Elle cherche quelqu’un, n’est-ce pas ? reprit celui-ci.

— On peut l’affirmer, répondit Nocé.

— Sans trop s’avancer, ajouta Navailles.