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LE BOSSU.

mouvement d’éloquence que M. de Gonzague avait eu devant le conseil de famille. La mère du régent, qui était bon homme, lui donna franchement sa grosse main bavaroise ; la duchesse d’Orléans le fit complimenter ; la belle petite abbesse de Chelles lui promit ses prières et la duchesse de Berry lui dit qu’il était un niais sublime.

Quant à cette pauvre princesse de Gonzague, on aurait voulu la lapider pour avoir fait le malheur d’un si digne homme !

C’est en Italie, vous le savez bien, que Molière trouva cet admirable nom de Tartuffe.

Gonzague, au milieu de sa gloire, aperçut tout à coup, dans l’embrasure d’une porte, la figure longue de M. de Peyrolles. D’ordinaire, la physionomie de ce fidèle serviteur ne suait point une gaieté folle, mais aujourd’hui, c’était comme un vivant signal de détresse.

Il était blême, il avait l’air effaré ; il essuyait avec son mouchoir la sueur de ses tempes.

Gonzague l’appela. Peyrolles traversa le salon gauchement et vint à l’ordre. Il prononça quelques mots à l’oreille de son maître.

Celui-ci se leva vivement, et avec une présence d’esprit qui n’appartient qu’à ces superbes coquins d’outre-monts :