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LE BOSSU.

mourrez jeune, parce que vous aurez trop de peine à devenir un coquin !

Il s’inclina et passa. On ne le vit bientôt plus derrière les arbustes.

Chaverny était resté immobile, la tête penchée sur sa poitrine.

— Enfin, le voilà parti ! s’écria Oriol.

— C’est le diable en personne que ce petit homme ! fit Navailles.

— Voyez donc comme ce pauvre Chaverny est soucieux !

— Mais quel jeu joue donc ce bossu d’enfer ?

— Chaverny, que t’a-t-il dit ?

— Chaverny, conte-nous cela !

Ils l’entouraient. Chaverny les regarda d’un air absorbé.

Et, sans savoir qu’il parlait, il murmura :

— Il y a des fêtes qui n’ont point de lendemain !

La musique se taisait dans les salons. C’était entre deux menuets. La foule n’en était que plus compacte dans le jardin, où nombre d’intrigues mignonnes se nouaient.

M. de Gonzague, las de faire antichambre, s’était rendu dans les salons. Sa bonne grâce et l’éclat de sa parole lui donnaient grande faveur auprès des dames, qui disaient volontiers