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LE BOSSU.

— Et nos chevaux sont à deux pas, ajouta Nocé.

— Pour une bagarre, reprit Choisy, on ne perd point sa qualité…

— En avant ! s’écria Taranne ; il faut que monseigneur trouve la besogne faite.

Montaubert et Peyrolle avaient chacun un fort levier de fer. La troupe entière s’élança, Navailles en avant, Oriol en arrière. Au premier effort des pinces, la porte pacifique céda.

Mais un second rempart était derrière : trois épées nues.

En ce moment, un grand fracas se fit du côté de l’hôtel, comme si quelque choc subit eût écrasé la foule massée dans la rue.

Il n’y eut qu’un coup d’épée de donné. Navailles blessa Chaverny qui avait fait imprudemment un pas en avant. Le jeune marquis tomba un genou en terre et la main sur sa poitrine. En le reconnaissant, Navailles recula et jeta son épée.

— Eh bien ! fit Cocardasse qui attendait mieux que cela ; sandiéou ! montrez-nous vos flamberges…

On n’eut pas le temps de répondre à cette gasconnade. Des pas précipités retentirent sur le gazon du cimetière. Ce fut un tourbillon qui passa.

Un tourbillon ! Le perron balayé resta vide.