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LE BOSSU.

de Lagardère devait tomber dans le préau de la Bastille.

Peyrolles, Montaubert et Taranne ne perdaient pas de vue les fenêtres de la grand’salle, une surtout, où brillait une lumière isolée auprès de laquelle se profilait la haute stature du prince.

À quelques pas de là, derrière la porte septentrionale de l’église Saint-Magloire, un autre groupe se tenait. Le confesseur de madame la princesse de Gonzague avait gagné l’autel. Aurore, toujours à genoux, semblait une de ces douces statues d’anges qui se prosternent au chevet des tombes. Cocardasse et Passepoil, immobiles, restaient debout et l’épée nue à la main aux deux côtés de la porte. Chaverny et dona Cruz causaient à voix basse.

Une ou deux fois, Cocardasse et Passepoil avaient cru ouïr des bruits suspects dans le cimetière. Ils avaient bonne vue l’un et l’autre, et pourtant leurs yeux, collés au guichet grillé, n’avaient rien pu apercevoir.

La chapelle funèbre les séparait de l’embuscade. La lampe perpétuelle qui brûlait devant le tombeau du dernier duc de Nevers éclairait l’intérieur de la voûte et plongeait dans une obscurité plus profonde les objets environnants.

Tout à coup cependant, nos deux braves tres-