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LE BOSSU.

Tous, du premier au dernier, avaient rompu dans leur cœur le lien qui les retenait au maître.

Mais tous espéraient encore en son appui et tous craignaient sa vengeance.

Ils savaient que contre eux Gonzague serait sans pitié.

Ils étaient si profondément convaincus de l’inébranlable crédit de Gonzague, que la conduite de ce dernier leur semblait une comédie : selon eux, Gonzague avait dû feindre un danger pour avoir occasion de serrer le mors dans leur bouche.

Peut-être même pour les éprouver.

Ceci n’est point à leur décharge, mais il est certain que s’ils eussent cru Gonzague perdu, leur faction n’aurait pas été longue.

Le baron de Batz, qui s’était coulé le long des murs jusqu’aux abords de l’hôtel, avait rapporté que le cortège s’était arrêté et que la foule encombrait la rue.

Que voulait dire cela ? Cette prétendue amende honorable au tombeau de Nevers était-elle une invention de Gonzague ?

L’heure passait. L’horloge de Saint-Magloire avait sonné déjà depuis plusieurs minutes les trois quarts de huit heures. À huit heures, la tête