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LE BOSSU.

machinalement le parchemin sur la table.

— C’est là ! fit Lagardère ; — il est temps… Brisez les cachets… brisez, vous dis-je… Pourquoi tremblez-vous ?… Il n’y a là-dedans qu’une feuille de parchemin : l’acte de naissance de mademoiselle de Nevers…

— Brisez les cachets ! ordonna le régent.

Les mains de Gonzague semblaient paralysées.

À dessein peut-être, peut-être par hasard, Bonnivet et deux de ses gardes s’étaient rapprochés de lui. Ils se tenaient entre la table et le tribunal, tous trois tournés vers le régent, comme s’ils eussent été là pour attendre ses ordres.

Gonzague n’avait pas encore obéi ; les cachets restaient intacts.

Lagardère fit un second pas vers la table. Sa prunelle luisait comme une lame.

— Vous devinez qu’il y a autre chose, n’est-ce pas ?… reprit-il en baissant la voix, et toutes les têtes avides se penchèrent pour l’écouter ; — je vais vous dire ce qu’il y a… au dos du parchemin… au dos… trois lignes… écrites avec du sang… c’est ainsi que parlent ceux qui sont dans la tombe…

Gonzague tressaillit de la tête aux pieds. L’écume vint aux coins de sa bouche.