Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/668

Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
LE BOSSU.

haut de ces cadres de famille le coupable humilié, vaincu, châtié.

Il y eut un silence. Le président de Lamoignon secoua la tête en signe de refus.

Mais le régent n’avait pas encore parlé, le régent semblait réfléchir.

— Qu’attend-elle de la présence de cet homme ? se demandait Gonzague.

La sueur froide perçait sous ses cheveux. Il en était à regretter la présence de ses affidés.

— Quelle est, sur ce sujet, l’opinion de M. le prince de Gonzague ? interrogea tout à coup le duc d’Orléans.

Gonzague, comme pour préluder à sa réponse, appela sur ses lèvres un sourire plein d’indifférence.

— Si j’avais une opinion, répliqua-t-il, et pourquoi aurais-je une opinion sur ce bizarre caprice ?… j’aurais l’air de refuser un consentement à madame la princesse… Sauf le retard apporté à l’exécution de l’arrêt, je ne vois ni avantage ni inconvénient à lui accorder sa demande.

— Il n’y aura pas de retard, dit la princesse qui sembla prêter l’oreille aux bruits du dehors.

— Savez-vous où prendre le condamné ? demanda le duc d’Orléans.

— Monseigneur…, voulut protester le président de Lamoignon.