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LE BOSSU.

tenait sa fille habillée de blanc, portant le voile d’épousée et la couronne de fleurs d’oranger.

Le prêtre avait ses habits sacerdotaux.

Dona Cruz agenouillée priait.

Dans l’ombre on voyait trois hommes armés.

Sept heures sonnèrent à l’horloge de l’église, et l’on entendit au loin le glas de la Sainte Chapelle qui annonçait le départ du condamné.

La princesse sentit son cœur se briser. Elle regarda Aurore plus blanche qu’une statue de marbre. Aurore avait un calme sourire autour de ses lèvres.

— Voici l’heure, ma mère, dit-elle.

La princesse la baisa au front.

— Il faut nous quitter, murmura-t-elle ; je le sais… mais il me semblait que tu étais en sûreté, tant que ta main restait dans la mienne.

— Madame, fit dona Cruz, nous veillerons sur elle… M. le marquis de Chaverny a promis de mourir en la défendant.

As pas pur ! grommela l’un des trois hommes ; la pécaïre ne fait même pas mention de nous, mon bon !

La princesse, au lieu de gagner la porte tout droit, vint jusqu’au groupe formé par Chaverny, Cocardasse et Passepoil.

— Sandiéou ! dit le Gascon sans la laisser