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LE BOSSU.

mords ?… Voulez-vous que je vous égaye un petit peu ?… Tenez ! voici M. de Peyrolles qui se sauve : il perd beaucoup… savez-vous où se rend M. de Peyrolles ?

Celui-ci disparaissait déjà derrière les massifs de fleurs, dans la direction du palais.

Chaverny toucha le bras du bossu.

— Le régent sait-il le nom ? demanda-t-il.

— Eh ! monsieur le marquis, répliqua le petit homme noir, nous n’en sommes plus là !… nous rions ! mon fantôme est de bonne humeur. Il a bien vu que le tragique n’est point ici de mode ; il passe à la comédie… et comme il sait tout, ce diable de fantôme… les choses du présent comme celles du passé… il est venu dans la fête… eh ! eh ! eh !… ici, vous comprenez bien… et il attend Son Altesse Royale pour lui montrer au doigt…

Son doigt tendu piquait le vide.

— Au doigt, vous entendez… les mains habiles après les mains sanglantes… la petite pièce suit toujours la grande… il faut se délasser en riant du poison ou du poignard… au doigt, messieurs, au doigt, les adroits gentilshommes qui font sauter la coupe à cette vaste table de lansquenet où M. Law a l’honneur de tenir la banque.