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LE BOSSU.

jour. Six heures venaient de sonner à Saint-Magloire.

— Ennemi ! répéta-t-il ; toutes ces belles amitiés finissent comme cela… Il faut que Damon et Pythias meurent très jeunes… sans cela, ils trouvent bien matière à s’entr’égorger quand ils sont devenus raisonnables…

La cotte de mailles était bouclée. Le prince de Gonzague passa sa veste, son cordon de l’ordre et son frac. Après quoi il mit lui-même le peigne dans ses cheveux avant de passer sa perruque.

— Et ce nigaud de Peyrolles ! fit-il en haussant les épaules avec dédain ; en voilà un qui voudrait bien être à Madrid ou à Milan seulement !… Riche à millions, le drôle !… on est parfois bien heureux de dégorger ces sangsues… C’est une poire pour la soif…

On frappa trois coups légers à la porte de la bibliothèque.

— Entre, dit Gonzague, je t’attends depuis une heure.

M. de Peyrolles, qui avait pris le temps de faire une seconde toilette, se montra sur le seuil.

— Ne vous donnez pas la peine de me faire des reproches, monseigneur, s’écria-t-il tout