Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/624

Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
LE BOSSU.

aveu… et ce n’est pas, du reste, sur ce sujet que je voulais vous entretenir…

— S’il restait cependant un espoir…, dit madame de Gonzague.

— Il ne reste pas d’espoir… Il est quatre heures après midi… la nuit tombe à six heures… Vers la brume, un carrosse viendra me prendre ici pour me conduire à la Bastille… à huit heures, je serai rendu au préau des exécutions…

— Je vous comprends ! s’écria la princesse ; durant le trajet, si nous avions des amis…

Lagardère secoua la tête en souriant tristement.

— Non, madame, répliqua-t-il, vous ne me comprenez pas… Je m’expliquerai clairement, car je n’espère point être deviné !… Entre la prison du Châtelet, d’où je vais partir, et le préau de la Bastille, but de mon dernier voyage, il y aura une station… au cimetière Saint-Magloire.

— Au cimetière Saint-Magloire ! répéta la princesse tremblante.

— Ne faut-il pas, dit Lagardère dont le sourire eut une nuance d’amertume ; ne faut-il pas que le meurtrier fasse amende honorable au tombeau de la victime ?