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LE BOSSU.

digne de la roue ?… Tu m’auras un bouquet… pour madame la baronne… Précède-moi, maroufle !

M. le marquis traversa le cabinet de toilette pour cinq et répondit par un signe de tête au salut respectueux de ses conseillers.

Puis, il fit son entrée dans la salle du greffe en vrai petit-maître du palais.

Ce fut peine perdue. Les deux dames qui l’attendaient, en compagnie de M. de la Beaumelle muet comme un poisson et plus droit qu’un piquet, ne remarquèrent nullement les grâces de sa tournure.

M. de Segré mit le binocle à l’œil. — Il ne connaissait point ces dames.

Tout ce qu’il put se dire, c’est que ce n’étaient pas des demoiselles d’Opéra comme celles que M. le prince de Gonzague patronnait d’ordinaire.

— À qui ai-je l’honneur de parler, belles dames ? demanda-t-il en pirouettant et en jouant de son mieux au gentilhomme d’épée.

La Beaumelle, délivré, regagna le vestiaire.

— Monsieur le président, répondit la plus grande des femmes voilées, je suis la veuve de Philippe de Lorraine, duc de Nevers…

— Hein !… fit Segré ; mais la veuve du duc