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LE BOSSU.

— Et que venez-vous faire chez moi, monsieur ? demanda la princesse qui se leva courroucée.

— Je viens expier les torts d’un écervelé de ma connaissance, répondit Chaverny en tournant vers Aurore un regard presque suppliant, — d’un fou qui porte un peu le même nom que moi… et au lieu de faire à mademoiselle de Nevers des excuses qui ne pourraient être acceptées, j’achète mon pardon en lui apportant un message.

Il mit un genou en terre devant Aurore.

— Un message de qui ? demanda la princesse en fronçant le sourcil.

Aurore, tremblante et changeant de couleur, avait déjà deviné.

— Un message du chevalier Henri de Lagardère, répondit Chaverny.

En même temps, il tira de son sein le mouchoir où Henri avait tracé quelques mots avec son sang.

Aurore essaya de se lever, mais elle retomba, défaillante, sur le sofa.

— Est-ce que ?… commença la princesse en voyant ce lambeau, maculé de taches rouges.

Chaverny regardait Aurore que dona Cruz soutenait déjà dans ses bras.