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LE BOSSU.

— Victoire ! cria-t-il en repoussant le flot des assiégés des deux sexes qui se précipitaient sur lui de nouveau ; du diable si ces coquins n’ont pas été sur le point de me mettre en colère !

Il leur jeta la porte au nez et poussa le verrou.

En se retournant il aperçut dona Cruz. — Avant que celle-ci pût reculer ou se défendre, il lui saisit les deux mains et les baisa en riant.

Les idées lui venaient comme cela à ce petit marquis, sans transition. Il ne s’étonnait de rien.

— Bel ange, lui dit-il, tandis que la jeune fille se dégageait moitié gaie, moitié confuse, j’ai rêvé de vous toute la nuit… le hasard veut que je sois trop occupé ce matin pour vous faire une déclaration en règle… aussi, brusquant les préliminaires, je tombe tout d’abord à vos genoux en vous offrant mon cœur et ma main.

Il s’agenouilla en effet au milieu de l’antichambre.

La gitanita ne s’attendait guère à cette aventure. — Mais elle n’était pas beaucoup plus embarrassée que M. le marquis.

— Je suis pressée aussi, dit-elle en faisant effort pour garder son sérieux ; — laissez-moi passer, je vous prie !