Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/580

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
LE BOSSU.

cœur de la pauvre mère et lui gâtaient sa joie, avait quelque chose d’enfantin et de navrant à la fois.

Elle se mit à genoux aux côtés d’Aurore. — Dona Cruz resta debout au pied du lit.

La princesse fut longtemps à contempler les traits de sa fille. — Elle étouffait les sanglots qui voulaient étouffer sa poitrine.

Aurore était pâle. Son sommeil agité avait dénoué ses cheveux, qui tombaient, épars, jusque sur le tapis.

La princesse les prit à pleines mains et les appuya contre ses lèvres en fermant les yeux.

— Henri !… murmura Aurore dans son sommeil. Henri ! mon ami !…

La princesse devint si pâle, que dona Cruz s’élança pour la soutenir.

Mais elle fut repoussée. La princesse, souriant avec angoisse, dit :

— Je m’accoutumerai à cela !… si seulement mon nom venait aussi dans son rêve…

Elle attendit. Le nom ne vint pas. Aurore avait les lèvres entr’ouvertes, son souffle était pénible.

— J’aurai de la patience, fit la pauvre mère ; une autre fois, peut-être qu’elle rêvera de moi.

Dona Cruz se mit à genoux devant elle.