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LE BOSSU.

de Lagardère trouvait que mademoiselle Aurore était déjà trop grandette pour demeurer seule avec lui.

— Et il voulait comme ça, interrompit Jean-Marie, que la demoiselle eût un page.

Françoise haussa les épaules en souriant.

— L’enfant est bavard, dit-elle ; en vous demandant pardon, noble dame… Y a donc que nous partîmes pour Madrid, qui est la capitale du pays espagnol… Ah ! dame ! les larmes me vinrent aux yeux quand je vis la pauvre enfant, c’est vrai !… Tout le portrait de notre jeune seigneur !… mais motus !… il fallait se taire… M. le chevalier n’entendait pas raison…

— Et pendant tout le temps que vous avez été avec eux, demanda la princesse dont la voix hésitait, cet homme… M. de Lagardère…

— Seigneur de Dieu ! noble dame ! s’écria Françoise dont la vieille figure s’empourpra ; non… non… sur mon salut, je dirais peut-être comme vous, car vous êtes mère… mais, voyez-vous, pendant six ans, j’ai appris à aimer M. le chevalier autant et plus que ce qui me reste de famille… si un autre que vous avait eu l’air de soupçonner… — Mais il faut me pardonner, s’interrompit-elle en faisant la révérence. Voilà que j’oublie devant qui je parle… C’est