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LE BOSSU.

tion. Elle avait dans les veines ce sang brûlant qui fait battre le cœur plus vite et qui hausse l’âme jusqu’aux sentiments héroïques.

Dame Françoise hocha la tête d’un mouvement maternel.

— Le temps est le temps, fit-elle ; nous sommes tous mortels… il ne faut pas se faire du mal pour ce qui est passé.

Berrichon se disait en tournant son chaperon :

— Comme elle prêche, ma bonne femme de grand’mère !

— Il y a donc, reprit dame Françoise, que quand le chevalier de Lagardère vint au pays, voilà bien cinq ou six ans de cela, pour me demander si je voulais servir la fille du feu duc, je dis oui tout de suite. Pourquoi ? Parce que Berrichon, mon fils, m’avait dit comme les choses s’étaient passées : le duc mourant appela le chevalier par son nom et lui dit : Mon frère ! mon frère !…

La princesse appuya ses deux mains contre sa poitrine.

— Et encore, poursuivit Françoise : Tu seras le père de ma fille… et tu me vengeras… Berrichon n’a jamais menti, ma noble dame… d’ailleurs, quel intérêt aurait-il eu à mentir ?… Nous partîmes, Jean-Marie et moi… Le chevalier