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LE BOSSU.

d’un manuscrit avec la cassette qui avait dû les contenir, la cassette et le manuscrit d’Aurore.

Ces lignes écrites dans l’ardent espoir qu’elles parviendraient un jour entre les mains d’une mère inconnue, mais adorée, étaient arrivées à leur adresse. La mère les avait déjà parcourues. On le voyait bien à ses yeux, rouges de bonnes et tendres larmes.

Quant à la manière dont la cassette et le gentil oiseau avaient franchi le seuil de l’hôtel de Gonzague, point n’était besoin de le demander. Une de ces deux femmes était l’honnête Françoise Berrichon, et le jeune garçon qui tortillait sa toque entre ses doigts d’un air malicieux et confus, répondait au nom de Jean-Marie.

C’était le page d’Aurore, le bon enfant bavard et imprudent qui avait entraîné sa grand’mère hors de son poste pour la livrer aux séductions des commères de la rue du Chantre.

L’autre femme se tenait à l’écart. Vous eussiez reconnu sous son voile le visage hardi et gracieux de dona Cruz.

Sur ce visage fripon, il y avait en ce moment une émotion réelle et profonde.

Dame Françoise Berrichon avait la parole.

— Celui-là n’est pas mon fils, disait-elle de sa plus mâle voix en montrant Jean-Marie ; c’est