Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/556

Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
LE BOSSU.

cravates, le garrottèrent en moins de temps que nous ne mettons à l’écrire.

— Et maintenant ? dit Cocardasse au petit marquis.

— Maintenant, répliqua celui-ci, toi à droite de la porte… ce bon garçon à gauche… et quand les deux gardiens vont entrer, les deux mains au nœud de la gorge !

— Ils vont donc entrer ? demanda Cocardasse.

— À vos postes seulement… Voici M. de Peyrolles qui va servir d’appeau.

Les deux braves coururent se coller à la muraille, l’un à droite, l’autre à gauche.

Chaverny, la pointe de l’épée au menton de Peyrolles, lui ordonna de crier à l’aide.

Peyrolles cria. Et tout aussitôt les deux gardiens de se ruer dans le cachot.

Passepoil eut le porte-clefs, Cocardasse eut l’autre. Tous deux râlèrent sourdement, puis se turent, étranglés à demi.

Chaverny ferma la porte du cachot, tira des poches du porte-clefs un paquet de cordes et leur fit à tous deux des menottes.

Aspaspur ! lui dit Cocardasse, je n’ai jamais vu de marquis aussi gentil que vous, non !…

Passepoil joignit ses félicitations plus calmes à celles de son noble ami.