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LE BOSSU.

Le bossu, riant et saluant, leur dit :

— Messieurs, cela ne servirait à rien… vous ne m’avez jamais vu…

— M. le baron, demanda Barbanchois à son voisin fidèle, — connaissez-vous cet original ?

— Non, M. le baron, repartit la Hunaudaye, — c’est un singulier olibrius.

— Je vous le donnerais bien en mille, reprit le bossu, — pour deviner ce qu’il y a… ce serait du temps perdu… il ne s’agit point de choses qui occupent journellement vos entretiens publics et vos secrètes pensées… il ne s’agit point des choses qui font l’objet de vos prudentes appréhensions, mes dignes messieurs…

Ce disant, il regardait Rohan, la Ferté, les vieux seigneurs assis à la table.

— Il ne s’agit point, poursuivit-il en regardant Chaverny, Oriol et les autres à leur tour, de ce qui enflamme vos ambitions plus ou moins légitimes, à vous dont la fortune est encore à faire… il ne s’agit ni des menées de l’Espagne, ni des troubles de France, ni des méchantes humeurs du Parlement, ni des petites éclipses de ce soleil que M. Law appelle son système… non, non… et cependant, le régent est soucieux… et cependant, on a doublé la garde !

— Et de quoi s’agit-il, beau masque ? de-