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LE BOSSU.

obtenu ce matin, de M. d’Argenson, une lettre de cachet contre lui.

— Et les deux autres ?

— Les deux autres sont également arrêtés… Ce sont tout bonnement deux prévôts d’armes connus pour avoir partagé jadis les débauches et les méfaits de Lagardère.

— Reste à expliquer, dit le régent, l’attitude que vous avez prise cette nuit devant vos amis.

Gonzague releva sur le duc d’Orléans un regard de surprise admirablement jouée.

Il fut un instant avant de répondre. Puis il dit avec un sourire moqueur :

— Ce que l’on m’a rapporté a-t-il donc quelque fondement ?

— J’ignore ce que l’on vous a rapporté.

— Des contes à dormir debout, monseigneur !… des accusations tellement folles… Mais appartient-il bien à la haute sagesse de Votre Altesse Royale et à ma propre dignité ?…

— Je fais bon marché de ma haute sagesse, monsieur le prince ; mettons-la de côté un instant avec votre dignité… je vous prie de parler.

— Ceci est un ordre et j’obéis… Pendant que j’étais, cette nuit, auprès de Votre Altesse Royale, il paraît que l’orgie a atteint chez moi