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LE BOSSU.

Votre Altesse Royale qui a fait le mien, du temps que nous étions amis. Ce bossu vint louer la loge de mon chien pour une somme folle ; ce bossu m’apparut comme un être fantastique ; bref, je fus joué, pourquoi le nier ? Ce Lagardère est le roi des jongleurs… une fois dans la bergerie, le loup a montré les dents : je ne voulais rien voir, et c’est un de mes fidèles serviteurs, M. de Peyrolles, qui a pris sur lui de prévenir secrètement madame la princesse de Gonzague.

— Pourriez-vous prouver ceci ? demanda le Régent.

— Facilement, monseigneur… par le témoignage de M. de Peyrolles… mais les gardes françaises et madame la princesse arrivèrent trop tard pour mes deux pauvres compagnons Albret et Gironne. Le loup avait mordu…

— Ce Lagardère était-il donc seul contre vous tous !

— Ils étaient quatre, monseigneur, en comptant M. le marquis de Chaverny, mon cousin.

— Chaverny ! répéta le régent étonné.

Gonzague répondit hypocritement :

— Il avait connu à Madrid, lors de mon ambassade, la maîtresse de ce Lagardère… Je dois dire à monseigneur que j’ai sollicité et