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LE BOSSU.

Ce qui est certain, c’est qu’il faisait des façons pour recevoir chez lui, à Madrid, la vraie Nevers, et qu’il avait défendu à sa maîtresse de la recevoir, — parce qu’elle avait une conduite trop légère…

Ici Gonzague eut un rire amer.

— Madame la princesse, reprit-il, a dit devant le tribunal de famille : « Ma fille n’eût-elle oublié qu’un instant la fierté de sa race, je voilerais ma face en m’écriant : Nevers est mort tout entier !… » Ce sont ses propres paroles… Hélas ! monseigneur, la pauvre enfant a cru que je raillais sa misère quand je lui parlai pour la première fois de sa race.

Mais vous serez de mon avis, et si vous n’êtes point de mon avis, la loi vous donnera tort ; il n’appartient pas à une mère de tuer le bon droit de son enfant par de vaines délicatesses.

Aurore de Nevers a-t-elle demandé à naître en fraude de l’autorité paternelle ?

La première faute est à la mère. La mère peut gémir sur le passé, rien de plus.

L’enfant a droit. Et Nevers mort a un dernier représentant ici-bas…

Deux, je voulais dire deux ! s’interrompit Gonzague ; votre figure a changé, monseigneur !… Laissez-moi vous dire que votre bon