Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/478

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
LE BOSSU.

— Messieurs, poursuivit la princesse qui se tourna vers les gardes, faites votre devoir.

Lagardère jeta son épée aux pieds de Baudon de Boisguiller.

Gonzague et les siens ne faisaient pas un mouvement, ne prononçaient pas une parole.

Quand Baudon de Boisguiller montra la porte à Lagardère, celui-ci s’avança vers madame la princesse de Gonzague, tenant toujours Aurore par la main.

— Madame, dit-il, j’étais en train de donner ma vie pour défendre votre fille !…

— Ma fille ! répéta la princesse, dont la voix trembla.

— Il ment ! dit Gonzague.

Lagardère ne releva point cette injure.

— J’avais demandé vingt-quatre heures pour vous rendre mademoiselle de Nevers, prononça-t-il avec lenteur, tandis que sa belle tête hautaine dominait courtisans et soldats ; la vingt-quatrième heure a sonné… voici mademoiselle de Nevers.

Les deux mains froides de la mère et de la fille se touchèrent.

La princesse ouvrit ses bras. Aurore y tomba en pleurant.

Une larme vint aux yeux de Lagardère.