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LE BOSSU.

camps. Peyrolles la saisit à bras-le-corps et l’enleva.

— Il ne faut pas que cet homme sorte d’ici, messieurs ! prononça le prince, la pâleur aux lèvres et les dents serrées. En avant !

Navailles, Nocé, Choisy, Gironne et les autres gentilshommes chargèrent impétueusement.

Lagardère n’avait pas même mis la table entre lui et ses ennemis.

Sans lâcher la main d’Aurore, il la couvrit et se mit en garde. Cocardasse et Passepoil l’appuyaient à droite et à gauche.

— Va bien ! ma caillou ! fit le Gascon ; — nous sommes à jeun depuis plus de six mois !… Va bien !

— J’y suis ! j’y suis ! cria Lagardère en poussant sa première botte.

Après quelques secondes les gens de Gonzague reculèrent. Gironne et Albret gisaient sur le sol dans une mare de sang.

Lagardère et ses deux braves, sans blessures, immobiles comme trois statues, attendaient le second choc.

— Monsieur de Gonzague, dit Lagardère, — vous avez voulu faire une parodie de mariage… le mariage est bon !… Il a votre propre signature…