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LE BOSSU.

quin faisait bien d’autres tours dans la cour des Fontaines !…

Le bossu, en se redressant, avait rejeté ses cheveux en arrière ; sur ce corps droit, robuste, élégant, une noble et belle tête rayonnait.

— Venez le lire, le nom ! dit-il en promenant son regard étincelant sur la foule stupéfaite.

En même temps le bout de son épée piqua la signature.

Tous les regards suivirent ce mouvement. — Une grande clameur, faite d’un seul nom, emplit la salle.

— Lagardère ! Lagardère !

— Lagardère ! répéta celui-ci, — qui ne manque jamais au rendez-vous qu’il donne !

Dans ce premier mouvement de stupeur, il aurait pu percer peut-être les rangs de ses ennemis en désordre.

Mais il ne bougea pas. — Il tenait d’une main Aurore tremblante serrée contre sa poitrine ; de l’autre, il avait l’épée haute.

Cocardasse et Passepoil, qui avaient dégainé tous deux, se tenaient debout derrière lui.

Gonzague dégaina à son tour. Tous ses affidés l’imitèrent.

En somme, ils étaient au moins dix contre un.

Dona Cruz voulut se jeter entre les deux