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LE BOSSU.

— Allez voir si ma femme est prête ! dit le bossu à Choisy qui lui attachait un jabot de malines.

— La mariée ! voici la mariée ! cria-t-on à ce moment.

Aurore parut sur le seuil du boudoir en blanc costume de mariée et portant dans ses cheveux les fleurs d’oranger symboliques. Elle était belle admirablement  ; — mais ses traits pâles gardaient cette étrange immobilité qui la faisait ressembler à une charmante statue.

Elle était toujours sous le coup du maléfice.

Il y eut à sa vue un long murmure d’admiration. — Quand les regards se détournèrent d’elle pour retomber sur le bossu, chacun éprouva un sentiment pénible.

Le bossu, lui, battait des mains avec transport et répétait :

— Corbleu ! j’ai une belle femme !… À nous deux maintenant, ma charmante !… à notre tour de signer.

Il prit sa main des mains de dona Cruz qui la soutenait.

On s’attendait à quelque marque de répugnance, mais Aurore le suivit avec une docilité parfaite.

En se retournant pour gagner la table où