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LE BOSSU.

Lagardère chez Gonzague ! pourquoi ? comment ?

Et cette lettre du lieutenant de police qui annonçait sa mort !

La princesse ordonna d’atteler. Elle monta dans son carrosse et se fit mener rue Pavée-Saint-Antoine à l’hôtel de Lamoignon.

Une heure après, vingt gardes françaises, commandés par un capitaine, et quatre exempts du Châtelet bivaquaient dans la cour de l’hôtel Lamoignon.

Nous n’avons pas oublié que la fête donnée par M. le prince de Gonzague à sa petite maison derrière Saint-Magloire avait pour prétexte un mariage : le mariage du marquis de Chaverny avec une jeune inconnue à qui le prince constituait une dot de cinquante mille écus.

Le fiancé avait accepté et nous savons que M. de Gonzague croyait avoir ses raisons pour ne point redouter le refus de l’épousée.

Il est donc naturel que M. le prince eût pris d’avance toutes ses mesures pour que rien ne retardât l’union projetée. Le notaire royal, un vrai notaire royal, avait été convoqué.

Bien plus, le prêtre, un vrai prêtre, attendait à la sacristie de Saint-Magloire.

Il ne s’agissait point d’un simulacre de noces.