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LE BOSSU.

Monseigneur de Bissy avait le premier flairé quelque prodigieux scandale. Le flair s’éveilla peu à peu chez les autres. Et dès qu’on fut sur la piste du mystère, on se mit en chasse résolûment.

Tous ces messieurs se jurèrent de n’en avoir point le démenti.

On conseilla d’abord à madame la princesse de se rendre au Palais-Royal afin d’éclairer pleinement la religion de M. le régent. On lui conseilla surtout de ne point accuser son mari.

Elle monta en litière vers le milieu du jour et se rendit au Palais-Royal où elle fut immédiatement reçue. Le régent l’attendait.

Elle eut une audience d’une longueur inusitée. Elle n’accusa point son mari.

Mais le régent interrogea, ce qu’il n’avait pu faire durant le tumulte du bal.

Mais le régent, en qui le souvenir de Philippe de Nevers, son meilleur ami, son frère, s’éveillait violemment depuis deux jours, remonta tout naturellement le cours des années et parla de cette lugubre affaire de Caylus, qui pour lui n’avait jamais été éclairée.

C’était la première fois qu’il causait ainsi en tête-à-tête avec la veuve de son ami.

La princesse n’accusa point son époux, le régent resta triste et pensif.