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LE BOSSU.

— Demande, fit Chaverny.

— Maintenant que je suis gentilhomme, je ne voudrais pas agir en pied plat… Voici mon cas… Tout à l’heure, j’ai fait cent louis contre Taranne… Je crois qu’il ne m’a pas entendu…

— Tu as gagné ?

— Non, j’ai perdu…

— Tu as payé ?

— Non… puisque Taranne ne demande rien.

Chaverny prit une pose de docteur.

— Si tu avais gagné, interrogea-t-il, aurais-tu réclamé les cent louis ?

— Naturellement, répondit Oriol, puisque j’aurais été sûr d’avoir parié.

— Le fait d’avoir perdu diminue-t-il cette certitude ?

— Non… mais si Taranne n’a pas entendu, il ne m’aurait pas payé…

Ce disant, il jouait avec son portefeuille. Chaverny mit la main dessus.

— Ça me paraissait plus facile au premier abord ! fit-il avec gravité ; le cas est complexe…

— Il reste cinquante louis ! cria Navailles.

— Je tiens ! dit Chaverny.

— Comment ! comment ! protesta Oriol en le voyant ouvrir son portefeuille.