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LE BOSSU.

Il se leva et la domina du regard.

— Lève-toi, poursuivit-il, — comme un automate… Bien !… regarde-moi… Fais un pas… et laisse-toi tomber dans mes bras.

Aurore obéit encore, — dona Cruz restait immobile comme une statue.

Il y eut derrière la porte, qui s’ouvrit toute grande, un tonnerre d’applaudissements.

La charmante tête d’Aurore s’appuyait contre la poitrine d’Ésope II, dit Jonas.

— Juste cinq minutes ! s’écria Navailles ; — montre à la main !

— Est-ce qu’il a changé la jolie senorita en statue de sel ? demanda Nocé.

Le flot des spectateurs envahissait le salon en tumulte.

On entendit le petit rire sec du bossu qui disait en s’adressant à Gonzague :

— Monseigneur, ce n’est pas plus difficile que cela !

— Monseigneur, disait de son côté Peyrolles, — il y a ici quelque chose d’incompréhensible… ce drôle doit être un adroit jongleur.

— As-tu peur qu’il ne t’escamote ta tête ? demanda Gonzague.

Puis se tournant vers Ésope II, dit Jonas, il ajouta :