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LE BOSSU.

— Eh ! pardieu ! protesta-t-on de toutes parts, — on ne peut pas nier l’évidence pourtant !

Peyrolles secoua la tête d’un air chagrin.

— Ne négligeons rien, continuait le bossu, qui avait ses raisons sans doute pour compter sur la simplicité de dona Cruz ; — Gonzague et son âme damnée sont là maintenant… Il s’agit de les tromper aussi… Quand ta main va toucher la mienne, Aurore, il faut tressaillir et jeter autour de toi un regard stupéfait… Bien !

— J’ai joué cela dans la Belle et la Bête à l’Opéra, dit Nivelle qui haussa les épaules ; — j’étais plus étonnée que cette petite… n’est-ce pas, Oriol ?

— Vous étiez charmante, comme toujours, répondit le gros petit financier ; — mais quel choc la pauvre enfant a éprouvé quand leurs mains se sont rencontrées !

— Preuve qu’il y a antipathie et domination diabolique ! prononça gravement Taranne.

Le baron de Batz, qui n’était pas un ignorant, dit :

— Ia ! andibadie ! Ia ! Ia !… Tôminazion tiapolique !… sacramente !

— Maintenant, reprenait le bossu, — tourne-toi vers moi… tout d’une pièce… lentement… lentement…