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LE BOSSU.

Ceux-ci étaient habitués à ses escapades. Ils passaient leur vie à courir sur ses traces.

Peyrolles rétablit le désordre de sa toilette et mit froidement dans sa poche l’énorme somme que le czar n’avait point daigné reprendre.

— Insulte de prince ne compte pas ! dit-il en jetant à la ronde un regard à la fois cauteleux et impudent ; je pense que personne ici n’a le moindre doute sur ma loyauté.

Chacun s’éloigna de lui, tandis que Chaverny répliquait :

— Des doutes ?… Assurément non, M. de Peyrolles… nous sommes fixés parfaitement.

— À la bonne heure ! dit entre haut et bas le factotum ; je ne suis pas homme à supporter un outrage…

Tous ceux qui ne s’intéressaient point au jeu s’étaient élancés à la suite du czar. Ils furent désappointés. Le czar sortit du palais, sauta dans le premier carrosse venu, et s’en alla décoiffer ses trois bouteilles avant de se coucher.

Navailles prit les cartes des mains de Peyrolles, qu’il poussa doucement hors du cercle et commença une banque.

Oriol tira Chaverny à part :

— Je voudrais te demander un conseil, dit le gros petit traitant d’un ton de mystère.