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LE BOSSU.

mon… Soyez comme fascinée par cette main qui vous conjure…

Il fit quelques passes au-dessus du front d’Aurore, laquelle se pencha vers lui obéissante.

— Elle y vient ! s’écria Navailles stupéfait.

— Elle y vient ! répétèrent tous les convives.

Et le gros Oriol s’élançant tout essoufflé, vers la balustrade :

— Vous perdez le plus beau, monseigneur ! s’écria-t-il ; — du diable si cela ne vaut pas la peine d’être vu !

Gonzague se laissa entraîner vers la porte.

— Chut !… chut !… ne les troublons pas ! disait-on au moment où le prince arrivait.

On lui fit place. — Il demeura muet d’étonnement.

Le bossu continuait ses passes. Aurore, entraînée et charmée, s’inclinait de plus en plus vers lui.

Le bossu avait eu raison. Ces hommes qui ne croyaient point en Dieu avaient grande foi en ces billevesées qui venaient d’Italie : les philtres, les charmes, les pouvoirs occultes, la magie.

Gonzague murmura, Gonzague, l’esprit fort :

— Cet homme possède un maléfice !

Passepoil, qui était auprès de lui, se signa os-