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LE BOSSU.

— Pas de fleurs ! dit celui-ci ; moi seul ai désormais le droit de faire de ces cadeaux à ma fiancée… Que diable ! vous voilà tous consternés comme des gens qui ont vu tomber la foudre… Rien n’est tombé qu’un bouquet de fleurs fanées… J’ai laissé aller les choses pour avoir tout le mérite de la victoire… Rengainez, l’ami,… et vite !

Il s’adressait à Peyrolles.

— Monseigneur, reprit-il, ordonnez à ce chevalier de la triste figure de ne point troubler nos plaisirs… Bonté du ciel ! je vous admire !… vous jetez comme cela le manche après la cognée… vous rompez les négociations… Permettez-moi de ne pas renoncer si vite !

— Il a raison ! il a raison ! s’écria-t-on de toutes parts.

Chacun se raccrochait à ce moyen de sortir du noir. — La gaieté n’avait pu prendre dans le salon de Gonzague cette nuit.

Il va sans dire que Gonzague lui-même n’espérait rien de la tentative du bossu.

Cela lui donnait seulement quelques minutes pour réfléchir. C’était précieux.

— J’ai raison, pardieu ! je le sais bien, poursuivit Ésope II ; que vous ai-je promis ? Une leçon d’escrime amoureuse… Et vous agissez sans moi ! Et vous ne me laissez même pas