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LE BOSSU.

— Voilà de ces scènes, M. le baron ! dit le vieux Barbanchois ; nous en sommes là !

— Que voulez-vous, M. le baron ! répliqua la Hunaudaye ; c’est la nouvelle mode !

Ils prirent tous deux un air de lugubre résignation.

Cependant l’homme au sabre n’était pas un manchot. Il savait se servir de son arme. Un moulinet rapide, exécuté selon l’art, fit reculer les joueurs. Un fendant sec et bien appliqué brisa en deux l’épée que Peyrolles était parvenu à dégainer.

— Si tu bouges, dit l’homme au sabre, je ne réponds pas de toi ; si tu ne bouges pas, je ne te couperai que les deux oreilles.

Peyrolles poussait des cris étouffés. Il proposait de rendre l’argent. Que faut-il de temps à la foule pour s’amasser ? Une cohue compacte se pressait déjà aux alentours.

L’homme au sabre, prenant son arme à moitié, comme un rasoir, s’apprêtait à commencer froidement l’opération chirurgicale qu’il avait annoncée, lorsqu’un grand tumulte se fit à l’entrée de la tente indienne.

Le général prince Kourakine, ambassadeur de Russie près de la cour de France, se précipita sous la tente impétueusement ; il avait le