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LE BOSSU.

de Nevers, reprit Gonzague s’adressant toujours à dona Cruz, — car vous seule ici avez besoin d’être persuadée… Mes honorables amis et conseils partagent mon opinion ; ma bouche exprime toute leur pensée.

Nul ne protesta. Gonzague poursuivit :

— Ce que j’ai dit précédemment sur mon dessein d’éloigner tout châtiment trop sévère, vous explique la présence de nos belles amies… S’il s’agissait d’une punition proportionnée à sa faute, elles ne seraient point ici…

— Mais quelle faute ?… demanda Nivelle, — nous sommes sur le gril, monseigneur !

— Quelle faute ? répéta Gonzague faisant mine de réprouver un mouvement d’indignation ; — c’est assurément une faute grave… la loi la qualifie de crime… que de s’introduire dans une famille illustre pour combler frauduleusement le vide causé par l’absence ou par la mort…

— Mais la pauvre Aurore n’a rien fait… voulut s’écrier dona Cruz.

— Silence ! interrompit Gonzague ; — il faut un maître et un frein à cette belle coureuse d’aventures… Dieu m’est témoin que je ne lui veux point de mal… Je dépense une notable somme pour dénouer gaiement son Odyssée… je la marie…