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LE BOSSU.

Ésope II sauta d’un bond sur la table.

— Silence ! fit-on de toutes parts, voici Jonas qui va prononcer un discours.

— Mesdames et messieurs, dit le bossu en gesticulant comme un avocat en la grand’chambre ; je suis touché jusqu’au fond de l’âme de l’intérêt flatteur que vous daignez me témoigner… Certes, la conscience de mon peu de mérite devrait me rendre muet…

— Très-bien ! fit Navailles ; — il parle comme un livre !

— Jonas, dit Nivelle, votre modestie fait encore mieux ressortir vos talents.

— Bravo, Ésope II ! bravo ! bravo !

— Merci, mesdames ! merci, messieurs ! votre indulgence me donne du courage. Je veux tâcher de m’en rendre digne, ainsi que des bontés de l’illustre prince à qui je devrai ma compagne…

— Très-bien !… Bravo, Ésope !… un peu plus de voix !

— Quelques gestes de la main gauche ! demanda Navailles.

— Un couplet de circonstance ! cria la Desbois.

— Un pas de menuet !… une gigue sur la nappe !

— Si tu n’es pas un ingrat, Jonas, dit Nocé