Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/411

Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
LE BOSSU.

Taranne lui donna le fouet, Oriol lui jeta une carafe d’eau au visage. — Ces dames eurent la charité de le pincer jusqu’au sang.

Et tous criaient, ardents à la besogne :

— Éveille-toi ! Chaverny, éveille-toi ! on te prend ta femme.

— Et tu seras obligé de restituer la dot ! ajouta Nivelle, toujours occupée de pensées solides.

— Chaverny ! Chaverny ! éveille-toi !

Vains efforts ! Cocardasse junior et Amable Passepoil, chargeant le vaincu sur leurs épaules, l’emportèrent dans les ténèbres extérieures.

Gonzague leur avait fait un signe. — Quand ils passèrent près d’Ésope II, celui-ci dit tout bas :

— Pas un cheveu de sa tête… sur votre vie ! et la lettre à son adresse !

Cocardasse et Passepoil sortirent avec leur fardeau.

— Nous avons fait ce que nous avons pu, dit Navailles.

— Nous avons été fidèles à l’amitié jusqu’au bout, ajouta Oriol.

— Mais, en définitive, le mariage du bossu est bien plus drôle ! décida Nocé.

— Marions le bossu ! Marions le bossu ! criaient ces dames.