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LE BOSSU.

— Je voulais savoir… et je voulais réfléchir… Ce Chaverny n’était point votre fait.

— C’est vrai… J’avais un faible pour lui.

— La faiblesse est toujours un tort, parce qu’elle fait naître toujours un danger… Ce Chaverny dort maintenant… mais il s’éveillera…

— Savoir !… murmura Gonzague. Mais laissons là ce Chaverny… Que dis-tu de la parabole de la pêche ?

— C’est joli… mais trop fort pour vos poltrons.

— Et de l’histoire des fleurs ?

— Gracieux… mais toujours trop fort… ils ont eu peur !

— Je ne te parle pas de ces messieurs, dit Gonzague ; je les connais mieux que toi…

— Savoir ! interrompit à son tour le bossu.

Gonzague se prit à sourire en le regardant.

— Réponds pour toi-même, continua-t-il.

— Tout ce qui vient d’Italie me plaît, fit Ésope II ; je n’ai jamais ouï conter d’anecdote plus réjouissante que celle du comte Canozza à la vigne de Spolète… mais je ne l’aurais pas dite à ces messieurs.

— Tu te crois donc beaucoup plus fort que ces messieurs ? demanda Gonzague.

Ésope II eut un sourire suffisant et ne daigna même pas répondre.