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LE BOSSU.

pris ce débutant timide sous sa haute protection. On n’avait plus de ces ridicules délicatesses : Cocardasse junior trinquait avec tout le monde.

Il trouvait cela tout simple et n’en était pas plus fier. Ici, comme partout, Cocardasse junior se comportait avec une dignité au-dessus de tout éloge.

As pas pur ! le gros petit Oriol, ayant voulu le tutoyer, fut remis sévèrement à sa place.

Le prince de Gonzague et le bossu étaient un peu à l’écart. Le prince considérait toujours le petit homme avec attention et semblait scruter sa pensée secrète à travers le masque moqueur qui couvrait son visage.

— Monseigneur, dit le bossu, quelles garanties vous faut-il ?

— Je veux savoir d’abord, répondit Gonzague, ce que tu as deviné.

— Je n’ai rien deviné… J’étais là… J’ai entendu la parabole de la pêche, l’histoire des fleurs et le panégyrique de l’Italie !

Gonzague suivit de l’œil son doigt pointu qui montrait la bergère où les manteaux étaient encore amoncelés.

— C’est juste, murmura-t-il, tu étais là… Pourquoi cette comédie ?