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LE BOSSU.

— Pour les fiançailles, monseigneur ? repartit le bossu qui chiffonna, ma foi, son jabot en grand seigneur et salua en jetant son feutre sous l’aisselle.

— Oui, pour les fiançailles, répondit Gonzague.

— Palsambleu ! fit Ésope II d’un ton dégagé, un de perdu, un de retrouvé… Tel que vous me voyez, monseigneur, je ne serais pas fâché de m’établir et je m’offre à faire votre affaire.

Un grand éclat de rire accueillit cette proposition inattendue. Gonzague regardait attentivement le bossu qui s’était campé devant lui, tenant toujours un vidrecome à la main.

— Sais-tu ce qu’il faudrait faire pour remplacer celui qui est là ? demanda tout bas Gonzague en montrant Chaverny.

— Oui, répondit le bossu ; je sais ce qu’il faudrait faire.

Et, te sens-tu de force ?… commença le prince.

Ésope II eut un sourire à la fois orgueilleux et cruel.

— Vous ne me connaissez pas, monseigneur, dit-il ; j’ai fait mieux que cela !