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LE BOSSU.

— Eh bien ! mesdames, dit-il, on vous attend !

Aurore se leva aussitôt.

— Je suis prête, dit-elle.

En montant l’escalier, dona Cruz se rapprocha d’elle et dit tout bas :

— Achève !… Que parlais-tu de ces fleurs ?

Aurore lui serra la main doucement et répondit avec un calme sourire :

— De belles fleurs ! Tu l’as dit… M. de Gonzague a des galanteries de grand seigneur… En refusant, non seulement je serai libre… mais j’aurai un bouquet de ces belles fleurs…

Dona Cruz la regarda fixement. Elle sentait qu’il y avait derrière ces paroles quelque chose de menaçant et de tragique. Mais elle ne devinait point.

— Bravo ! bossu !… On te nommera roi des tanches !

— Tiens bon, Chaverny ! ferme ! ferme !

— Chaverny vient de verser un demi-verre sur ses dentelles !… C’est triché !

— Au moins Ésope II boit rubis sur l’ongle !

On apportait les grands verres demandés par le bossu. Il y eut un long cri de joie : c’étaient deux vidrecomes de Bohême dont on se servait l’été pour les boissons à la glace. Chacun d’eux tenait bien une pinte.